ZOO DE BEAUVAL – LA GRANDE VOLIERE SUD AMERICAINE

Le ZooParc de Beauval ouvre la plus grande volière d'Europe !

Le 15 avril 2023, le ZooParc de Beauval ouvrait enfin les portes de sa nouvelle installation grandiose. Sous un vent glacial, plus digne de décembre que d’avril, les oiseaux explorent timidement les vastes pièces d’eau de leur nouveau biotope, les atèles se disputent leur toute nouvelle canopée, les bourgeons des arbres éclosent lentement, et les visiteurs s’émerveillent pour la première fois dans cette très jeune installation : la Grande Volière Sud-Américaine. Actu’Zoo était présent ce 15 avril 2023 pour l’ouverture de ce nouveau complexe. Nous vous proposons une découverte de cette toute nouvelle installation, à travers les réactions de ceux qui la font vivre. 

« Si maman entrait dans la volière, elle s’exclamerait : « c’est extraordinaire ! », puis s’élancerait vers les flamants, vers les oiseaux, et attendrait qu’un ibis vienne la voir… » Delphine Delord, directrice associée du ZooParc de Beauval, nous confie ce que seraient les premières paroles de Françoise Delord en entrant dans la grande volière, qui constitue un grand hommage à la fondatrice, qui aimait tant ses oiseaux.

Principale nouveauté du ZooParc en 2023, la Grande Volière Sud-Américaine est un complexe hors normes, aux dimensions encore jamais vues en Europe : 1,6 hectares, 36 mètres de hauteur à son point culminant, des lacs, des étangs, des cascades, des forêts, des passerelles, des ponts de singes et des marécages, qui forment un vaste paysage protégé sous un immense filet d’acier inoxydable : un ensemble entièrement consacré à la très riche faune aviaire de l’Amérique Latine. Car cette volière est habitée par plus de 500 oiseaux d’une trentaine d’espèces différentes ! Ce 15 avril, tous les oiseaux n’ont pas encore investi la grande volière :  100 d’entre eux, à peine vaccinés contre la grippe aviaire, restent encore à déménager progressivement afin que les animaux prennent leur marques et que les cohabitations réussissent entre les différentes espèces. Vautours, pénélopes à gorge bleue, ibis rouges, ibis à face noire, anatidés, cigognes maguari, hérons et emblématiques flamants de Cuba vivent à présent dans leur nouvelle grande volière qu’ils explorent avec prudence. 

Vous découvrez l’entrée de la volière au gré d’une passerelle, celle-là même qui mène au spectacle d’oiseaux « les Maîtres des Airs », et par extension à la Réserve des Hippopotame, à la Terre des Lions et au Dôme Equatorial, autres installations récentes très emblématiques de Beauval. Dès cette entrée, vous vous trouvez en hauteur sur la passerelle centrale, véritable colonne vertébrale de la volière : car la visite de celle-ci ne se déroule qu’en hauteur, tantôt sur cette passerelle, tantôt sur d’aventureux ponts de singe ! Ainsi, les visiteurs auront au fil du temps l’impression de se perdre dans la canopée, au milieu des arbres géants et des ballets aériens des oiseaux. 

L’entrée de la grande volière est en réalité un long sas couvert orné de fresques rendant hommage aux animaux de la volière et aux biotopes variés de l’Amérique du Sud, célébrant cette entrée dans un nouveau monde. 

C’est seulement une fois à l’intérieur de la grande volière que l’on se rend vraiment compte de ses dimensions spectaculaires et des paysages qu’elle renferme : ses immenses pièces d’eau, lacs, étangs et rivières, sont dédiés à ses nombreux oiseaux aquatiques : canard à lunettes, souchet d’Argentine, siffleur du Chili, sarcelle bariolée, dendrocygne à ventre noir… Et surtout l’une des stars de cette nouvelle installation, la colonie de flamants de Cuba qui déménage pour la première fois depuis 43 ans ! En effet, les flamants ont été parmi les premiers animaux de Beauval, présents depuis l’ouverture du parc en 1980. Il y a seulement quelques jours, la grande colonie du ZooParc a quitté l’emblématique « lac des flamants » de l’entrée pour s’installer ici, au coeur de la grande volière qu’ils animent de leurs chants incessants. Les oiseaux de la grande volière bénéficient de l’intégralité du volume gigantesque de cette installation, mais aussi d’un bâtiment d’hivernage de 500m2.

Tout autour de ces plans d’eau, les grands arbres sont le théâtre de vie de nombreuses espèces : ibis rouge, ibis à face noire, héron garde-boeufs, grand hocco, cariama huppé, cigogne maguari, bihoreau gris, pénélope à gorge bleue, combattant varié, urubu à tête rouge, urubu à tête noire, urubu à cou jaune, vautour pape, pélican brun… le zoo a pu profiter d’une portion de forêt déjà existante comme le support d’un futur paysage tantôt ouvert, tantôt forestier, planté d’essences variées telles les chênes lièges, eucalyptus, hêtres, yuccas, chênes, palmiers, bananiers, araucarias… Pour Delphine Delord, directrice générale associée au ZooParc de Beauval, les visiteurs doivent retenir « quelque chose de merveilleux ». 

La Grande Volière nécessite 10 soigneurs rien que pour ses oiseaux. Pour Teddy Depie, responsable de secteur, cette installation permettra aux oiseaux d’exprimer au mieux leurs comportements naturels avec la possibilité de les observer en vol libre, y compris les flamants qui dans quelques mois, lorsque leurs rémiges auront repoussées, pourront s’envoler à leur tour dans la volière. 

Les oiseaux vivent en totale liberté dans la grande volière, et peuvent même s’aventurer dans les deux enclos des mammifères qui peuplent aussi cette nouvelle installation. Vous découvrirez d’abord un vaste territoire séparé en deux parties, qui sera dans quelques jours le théâtre d’une spectaculaire cohabitation entre trois espèces déjà présentes à Beauval : la famille de fourmiliers géants, un couple et leur petit né en décembre 2022, le groupe des 12 atèles noirs de Colombie et celui des 13 coatis roux. Pour l’heure, seuls les atèles sont visibles à l’extérieur, le temps que les températures soient plus clémentes pour les tamanoirs, et d’organiser le déménagement des coatis.

Le second enclos, au fond de la grande volière, présente, lui, une toute nouvelle espèce de primate, encore jamais hébergée à Beauval : un groupe de singes hurleurs roux, un primate uniquement présenté dans deux institutions en France métropolitaine. Les hurleurs roux cohabiteront avec des sakis à face blanche, déjà présents à Beauval. 

Mais pour mieux observer ces animaux, et tout particulièrement ceux qui s’aventurent dans les arbres, à plus de 20 mètres au-dessus du sol, Beauval voit plus grand, et surtout plus atypique, et propose pour la première fois des expériences de visite sur deux ponts suspendus, pour un véritable « parcours d’aventure ». Vous serez dans les arbres avec les primates et coatis, et dans les airs, à voler avec les oiseaux qui passeront au-dessus et en-dessous des visiteurs ! 

Haltes méritées au milieu de votre visite, deux nouveaux points de restauration ouvrent leurs portes cette année à Beauval, au coeur de la grande volière. Le premier, « la Caatinga », en plus d’offrir glaces et boissons chaudes à emporter, propose surtout des bubble teas. Au coeur de la grande volière, le ZooParc ouvre cette année son quatrième restaurant « le Flamingo », où vous pouvez déguster pizzas et empanadas tout en bénéficiant d’une vision panoramique sur les paysages de la grande volière. 

Au sein de cette nouvelle Grande Volière, Beauval a apporté un soin tout particulier à la pédagogie. Ainsi, de tous nouveaux panneaux d’identification ont été posés, non seulement visuels, mais aussi tactiles. Les panneaux des hurleurs et sakis sont aussi sonores, permettant d’écouter les cris de ces primates. Une salle pédagogique sera également mise en place à l’extrémité de la Grande Volière au coeur de la forêt. 

Un chantier hors du commun

Si Beauval a l’habitude des chantiers hors normes, la construction de la grande volière représentait tout de même un véritable défi : la structure a été entièrement couverte d’un filet d’acier inoxydable cousu pour l’occasion sur place par une équipe unique au monde venue de Las Vegas et spécialiste des filets des volières géantes. Cette équipe a déjà réalisé plusieurs installations pour Beauval, comme l’immense filet de la Réserve des Hippopotames en 2016, les volières intérieures et extérieures du Dôme équatorial en 2020 et les volières de la Rotonde et des allées de l’entrée du parc en 2022. Le filet de la grande volière sud-américaine, lui, présente des dimensions bien plus gigantesques, et n’a été achevé que quelques jours seulement avant l’ouverture au public ! Le chantier se caractérise également de par la diversité de ses corps de métiers, de la construction des passerelles à celle des charpentes, des pavillons pédagogiques et restaurant ou encore l’immense travail de plantation des innombrables végétaux de la grande volière, qui représente selon le chef jardinier de Beauval « le projet que l’on ne réalise qu’une seule fois dans sa vie ». 

Le terrain lui-même sur lequel la grande volière a été bâtie est étonnant : elle englobe un ancien bassin de rétention des eaux pluviales du parc bordé de saules pleureurs et qui, réaménagé, filtré par des lagunes de plantes aquatiques et alimenté de bras de rivières, forme l’immense nouvelle mare des oiseaux, et notamment de la colonie de flamants de Cuba. 

Avec la Grande Volière, la conservation au coeur des préoccupations

Surtout, la Grande Volière Sud-Américaine a pour objectif de montrer la biodiversité de l’Amérique Latine. Selon Eric Bairrao Ruivo, directeur Science et Conservation à Beauval, en recréant un environnement, il s’agit de montrer le grand Hotspot qu’est l’Amérique du Sud, à travers « quelque chose de nouveau, d’innovant, avec beaucoup d’interactions entre les espèces. Il s’agit de faire venir l’émotion à travers l’expérience de visite, comme nous l’avons fait avec les Maîtres des Airs ou le Dôme Equatorial ». Les mammifères de la Grande Volière, comme les atèles et les fourmiliers sont d’ailleurs liés à des programmes importants de l’association Beauval Nature. 

Beauval Nature est en effet très engagée pour la protection de la biodiversité de l’Amérique Latine avec à l’heure actuelle 11 programmes de conservation dans cette région du monde sur les 50 soutenus par Beauval Nature. L’association soutient ainsi des programmes au Brésil pour la conservation des harpies féroces, jaguars, ouistitis de montagnes, tamarins à mains blanches, tamarins-lions, tapirs terrestres, fourmiliers et tatous géants. Des programmes sont également soutenus en Colombie pour les tamarins pinchés, au Mexique pour les poissons téquila et en Argentine pour les condors des Andes, où un jeune rapace né à Beauval a d’ailleurs été réintroduit en milieu naturel en 2021.

Au Brésil, Beauval Nature travaille pour la conservation des fourmiliers géants avec l’ICAS « Instituto de Conservacão de Animais Silvestres » afin d’étudier l’impact des routes sur les populations de fourmiliers du Cerrado et de déterminer un nouveau projet de gestion routière avec les autorités locales, impliquant de nouveaux aménagements. 

En 2023, le ZooParc de Beauval rejoint la boucle de son histoire, et célèbre à nouveau le Règne Aviaire. Les oiseaux, qui ont fondés le Parc de Beauval comme première passion animale de Françoise Delord, fondatrice de Beauval, décédée en 2021. Cette nouvelle installation lui rend donc hommage, alors que les oiseaux de la grande volière s’envolent à la fois vers le passé et vers l’avenir de Beauval, qui promet d’être grandiose. Car si les mois à venir seront consacrées à « embellir l’existant » selon Rodolphe Delord, ce dernier réfléchit déjà à de nouveaux projets : nouvelle mini-ferme, déménagement des panthères de Perse, des tigres… Car Beauval vole toujours de projet en projet ! 

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