THOIRY ZOOSAFARI – L’ARCHE DES PETITES BETES

Depuis plusieurs années maintenant, le zoo de Thoiry travaillait dans l’ombre à un projet d’implication dans la préservation des amphibiens et des invertébrés, animaux souvent oubliés dans nos parcs zoologiques français. Suite à différentes rencontres professionnels avec des spécialistes, herpétologue de renom à travers l’Europe et le monde, la cause de sensibiliser le public à la conservation des petites bêtes naquis dans la tête des dirigeants. D’exquises, en réflexion, l’idée d’une arche en éco construction parue une évidence dans ce concept du 21ème siècle, d’une innovation importante jamais tenté dans le monde zoologique français, comme ce fut déjà le cas au prémisse de Thoiry avec le safari voiture ou les tunnels de verre. Une nouvelle page Française de l’innovation s’ouvre.

Comme évoque plus haut, le but principal de cette arche des petites bêtes est de présenter de façon novatrice des « petites bêtes » appartenant pour la plupart à la classe des amphibiens et au groupe des invertébrés, afin de montrer  au public, de manière pédagogique, ludique et réaliste, leur incroyable diversité et leur impacte écologique sur notre système. En parallèle de cette démarche de présentation et sensibilisation à la conservation de la biodiversité et développement durable, Thoiry a commencé à s’impliquer, en coulisses, dans la préservation de ces espèces menacées grâce à un centre d’élevage et de conservation, permettant d’élever les espèces présentées dans l’arche.

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L’Arche des petites bêtes est une éco-construction à l’impact environnemental limité. Edifiée avec des matériaux renouvelables et/ou recyclables, l’infrastructure répond au cahier des charges des bâtiments bioclimatiques: isolation très performante et  thermique, récupération des eaux de pluie, filtration de l’eau… De plus, l’Arche des petites bêtes a été bâtie avec des matériaux locaux favorisant les entreprises à proximité du zoo. Enfin, outre la protection des espèces exotiques menacées, l’Arche des petites bêtes sert également à inscrire le projet dans une démarche environnementale locale. Le toit végétalisé favorise l’intégration paysagère mais rend aussi à la faune et a la flore locales la surface au sol affectée au bâtiment. La création d’une zone humide aux abords de ce dernier encourage la faune avoisinante d’amphibiens et d’invertébrés à recoloniser le site. Les visiteurs d’ailleurs peuvent y observer grâce à un observatoire discret, les habitants de ce marécage reconstitué. En terme d’implantation et de caractéristiques de construction, l’arche des petites bêtes est implanté au cÅ“ur de la promenade a pied. Le bâtiment présente la silhouette d’un immense bateau, d’une superficie intérieure de prés de 500 m2. Sa forme extérieure est modelée grâce a une ossature de bois (sapin du Jura), qui structure la coque, elle-même recouverte d’un bardage bois (pin douglas du Puy de Dôme non traité). Les passerelles attenantes sont quant à elles constituées de chêne d’origine locale. Les murs du bâtiment de 5,20 m de hauteur ont la particularité d’être bombés et courbés à l’extérieur. Ils sont réalises en béton de chanvre projeté.

Le visiteur pénètre dans l’Arche des petites bêtes par une ouverture à la poupe du bateau et ceux par une allée bifurquant sur l’édifice en bois. Passé la poupe, le mur en béton orangeâtre du bâtiment offre la possibilité d’observer aux travers de 7 bulles imbriquées dans le mur des mini-scénettes, avec des personnages en mini marionnette, sur les missions a réaliser en lien avec l’environnement et la conservation : « Préserver les milieux avec les populations locales », « être éco-citoyen » sont deux exemples de mission dans ce que l’on peut trouver dans ces demi sphères.

La porte rouge d’entrée passée, nous nous retrouvons dans un sas d’entrée avec au plafond de long tube en verre, éclairant d’une lumière bleu océan la petite pièce, introduction de la prochaine salle. La visite de l’arche s’organise de telle façon à ce que le visiteur traverse 5 salles, chacune avec une continuité et un objectif précis. Ainsi la première salle amène un constat (menaces pesant sur la nature), pour continuer sur le temps de la découverte (merveilles de la nature), le stade de l’obscurantisme (peur de la nature), une phase d’observation (connaissance de la nature) pour enfin parvenir aux solutions (préservation de la biodiversité) pour la dernière salle.

La première salle, sombre et aux couleurs bleus, rappelle l’océan. Un grand aquarium sur la gauche permet de découvrir les premiers pensionnaires de l’arche : des piranhas (Pygocentrus nattereri). Un autre bassin situé dans une autre partie de la salle héberge quelques crevettes bouquet (Palaemon serratus) bien dissimulés parmi les rochers et autres plantes aquatiques de l’aquarium. 

Un monde étrange et merveilleux s’offre dans la prochaine salle. Les animaux présentés dans cette partie de l’arche offre des particularités et des caractéristiques morphologiques, physiologiques et comportementales absolument stupéfiantes. En forme de L, de couleur jaune/vert, elle est aménagée de plusieurs aquaterrarium et vivarium sur l’ensemble des murs de la salle

Dans cette grande salle, nous pouvons observer actuellement entres autres, des axolotls (Ambystoma mexicanum) , des geckos géants de Madagascar (Phelsuma madagascariensis grandis),  des boas de Madagascar (Sanzinia madagascariensis), des géckos léopards (Eublepharis macularius), des iguanes à bandes des iles fidji (Brachylophus fascitatus) ou des agames barbus (Pogona vitticeps) mais aussi quelques poissons telle que des corydoras pygmées (Corydoras pygmaeus) ou des tétras cardinal (Paracheirodon axelrodi).

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L’obscurité gagne la prochaine salle. Dans la pénombre de cette troisième salle en nocturama, consacrée au monde méconnu et effrayant, faisant ainsi la part belle aux mythes et aux croyances des espèces présentées dans cette partie, nous partons à la découverte « des animaux qui font peur »., Mygale à genoux rouges du Mexique (Brachypelma smithiou) mygale Matoutou (Caribena versicolor)  présentée dans des petits terrariums ronds, devancée par une toile d’araignée géante, symbolisant l’espace des arachnides pour les moins téméraires. Des petits terencs (Tenrec ecaudatus) , des boas constricteurs (Boa constrictor) mais aussi des mille pattes géant des Seychelles (Seychelleptus seychellarum) ou des serpents rhinocéros Gonyosoma boulengeri) sont présentés dans des grands terrariums densément végétalisés. Comme dans la totalité de l’arche, la présentation des espaces de vie des animaux est très soignée. 

La salle qui arrive ensuite, la quatrième donc dans l’ordre de visite, permet de découvrir une colonie de fourmis coupeuses de feuilles (Atta colombica) dans un espace thématisé et pédagogie au travers d’une véritable fourmilière de plusieurs galeries. L’objectif de cette présentation, mais aussi de cette salle est d’étudier, d’observer et de définir les liens qui unissent les espèces de cette salle, à leur milieu. Différents espèces de phasmes complètent cet espace. On peut y découvrir  trouver des phasmes à tiare (Extatosoma tiaratum), des mantes religieuse (Mantis religiosa) et des sauterelles feuilles (Cnemidophyllum sp.)

Le dernier espace, le plus grand de l’arche des petites bêtes, termine la visite en se centrant sur les solutions et la réflexion pour un avenir en commun entre l’homme et l’animal.

 A l’ouverture, Thoiry présenté à son ouverture, sur un pan de mur des escargots Partula et les coulisses de leur reproduction. La création de l’arche des petites bêtes étaient l’occasion de présenter enfin au public, l’une des fiertés du parc. Malheureusement l’espace dévolu à la présentation de ces rares espèces, a été modifié et présente maintenant de nouveaux tunnels pour la colonie de fourmis coupeuses de feuilles. 

Dans la continuité, un renfoncement permet de découvrir 4 nouveaux terrariums qui sont occupés par des mantelles dorés (Mantella aurantiaca), des boas constricteur (Boa constrictor), et enfin des titrons oriental (cynops orientalis) et des titons à crête (Triturus cristatus).

 Un autre pan de mur de cette salle est consacré à plusieurs grands terrariums richement aménagés en végétation et ou sont présentés plusieurs espèces de familles différents. Le plus grand est le lieu de vie de varans de Cuming (Geochelone carbonaria), des ouistitis pygmées pour les primates, ainsi que deux espèces de dendrobates, la dendrobate jaune et noire (Dendrobates leucomelas) et épipedobates tricolore (Epipedobates tricolor) ainsi que différentes espèces de grenouilles, telle que des rainettes Kunwalu et grenouilles volantes du Mont Thao (Rhacphorus feae) et enfin des basilics verts (Basiliscus plumifrons)

Avant de regagner le sas de sortie, un mur aménagé de petits hublots permettez d’observer discrètement des rats de moissons mais l’espace était vide lors de notre visite.  Enfin de l’autre coté, un petit aquaterrarium héberge des pythons verts (Morella viridis). La visite se termine part une réprésensation d’une taupe d’Europe dans le sol, et d’une ruche d’abeilles, rappelant ainsi la faune locale environnante du bâtiment. 

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Moins lumineux et impressionnant que celui de l’entrée, le sas de sortie de l’arche au mur rouge nous ramène à la lumière du jour à la proue du bâtiment. Une passerelle en bois, entourée par la zone humide qui entoure à moitié l’arche et ou profile la faune locale de Thoiry,  nous ramène enfin sur le cheminement de visite.

L'arche des petites bêtes en chiffres

Coût des travaux : 2 460 000 € HT
Gros oeuvre : 1 200 000 € HT

Aménagement paysager : 210 000 € HT
Aménagement intérieur et scénographie : 1 050 000 € HT

Bâtiment de quarantaine : 150 000 € HT
Superficie de l’aménagement total : 6 000 m2 dont 4 000 m2 de prairie semée
Superficie du bâtiment : 500 m2 à l’intérieur

Quantité de béton de chanvre utilisée : 150 m3

Quantité de bois utilisée :
– Charpente : 55 m3
– Ossature secondaire : 10 m3
– Coque : 15 m3

Hauteur moyenne : 6 m
Longueur du bâtiment : 32 m, avec coque 43 m
Largeur du bâtiment : 17 m, avec coque 21 m
Surface des tuiles de bois : 150 m2

Volume chauffé : 3 075 m3
Surface de plancher chauffant : 270 m2
Puissance de la chaudière : 28 kw
Température moyenne du bâtiment : 24-26 °C
Hygrométrie moyenne du bâtiment : 70 % d’humidité relative

Durée des travaux : 1 an et demi (et en amont, la même durée pour l’obtention du permis)

Nombre d’espèces animales présentes dans l’Arche : environ 70
Nombre d’individus : plusieurs milliers
Nombre de vivariums : 41 vivariums (4 aquariums, 5 aquaterrariums et 32 terrariums) en présentation et des dizaines d’autres dans les zones d’élevage

Nombres de plantations paysagères au sol pour la zone humide et les alentours de l’Arche :
– Plantes aquatiques : 2 480 végétaux issus de 20 variétés différentes
– Plantes de berge : 220 végétaux issus de 16 variétés différentes
– Graminées : 1 200 végétaux issus de 23 variétés différentes
– Arbustes locaux : 650 issus de 36 variétés différentes
Superficie des bassins et des zones humides : 1 300 m2

Superficie de la toiture végétalisée : 400 m2
Nombre de plantations sur la toiture : 9 500 micro-mottes et 500 g de semis issus de 40 variétés différentes
Volume des substrats de la toiture végétalisé : selon la zone et substrat, en moyenne 120 kg/m2 de toit soit presque 50 tonnes

 

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